Signature du contrat stratégique de la filière nucléaire : une étape décisive pour la relance du secteur
Paris, le 10 juin 2025
Le 10 juin 2025, la filière nucléaire française a franchi une étape majeure avec la signature officielle de son contrat stratégique de filière. Ce document structurant a été signé à Paris par l’ensemble des acteurs institutionnels et industriels de la filière : le ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, E. Lombard, le ministre de l’Energie et de l’Industrie, M.Ferracci, les grands groupes (EDF, Orano, CEA, Framatome, ANDRA), les organisations syndicales, sous l’égide du Comité Stratégique de la Filière Nucléaire (CSFN), garant de sa mise en œuvre.
Depuis le discours de Belfort prononcé en 2022 par le Président de la République Emmanuel Macron, annonçant la relance du nucléaire comme une des pierres angulaires de la stratégie énergétique française, aucun cadre commun n’encadrait la coordination entre les différents acteurs. Aujourd’hui, le contrat définit une vision commune à l’horizon 2028 et trace les grandes lignes de la feuille de route de la filière.
Xavier Ursat, Président du Comité Stratégique de la Filière Nucléaire
Une réponse concrète aux grands enjeux industriels, énergétiques et climatiques
Le contrat stratégique vise à mobiliser l’ensemble de la filière nucléaire autour des projets structurants. Il est motivé par un triple enjeu : Souveraineté énergétique et industrielle ; Compétitivité européenne ; Transition énergétique bas carbone.
Dans ce cadre, les principaux chantiers à venir sont :
"Le nucléaire représente en France le chantier du siècle"
Marc Ferracci, Ministre de l'Industrie et de l'Energie
Une feuille de route articulée autour de quatre axes prioritaires
Le texte du contrat stratégique est à la fois un état des lieux de la filière et un plan d’actions opérationnel. Il se structure autour de quatre axes stratégiques :
- Performance industrielle : Optimiser la capacité de la filière à construire des installations dans le respect des délais, des coûts et des exigences de qualité. Cela inclut la modernisation des outils de production et la fiabilisation de la chaîne d’approvisionnement.
- Compétences et emploi : Relever le défi des ressources humaines avec un objectif de 10 000 recrutements par an. Cela passe par la formation initiale, l’alternance, la reconversion professionnelle, ainsi que la mise en place de dispositifs d’attractivité et de mobilisation des talents dans les territoires.
- Innovation et technologies du futur : Accélérer la recherche et le développement dans les domaines stratégiques, notamment les SMR, les nouvelles générations de réacteurs, la numérisation de la filière et la gestion avancée du cycle du combustible.
- Transition énergétique : Inscrire la filière nucléaire comme un pilier essentiel de la stratégie climatique française et européenne, en garantissant une production d’électricité décarbonée, fiable et compétitive. Mettre en place des politiques de sobriété et de protection de la biodiversité au sein de la filière.
Le CSFN, en concertation, au cœur de la transformation
Le Comité Stratégique de la Filière Nucléaire (CSFN) assurera le suivi de la mise en œuvre de ce contrat, en lien étroit avec les services de l’État et les parties prenantes. Sa mission : coordonner les efforts, accompagner les projets prioritaires, évaluer les avancées et adapter les actions aux besoins de la filière et des territoires. Le CSFN travaillera en coordination avec différentes organisations pilotes dont le GIFEN, Nuclear Valley et Régions de France.
La signature de ce contrat stratégique marque une étape fondatrice pour structurer durablement la filière nucléaire française, lui donner de la visibilité et en faire un levier de transformation énergétique et industrielle à l’échelle nationale et européenne.
Maria Faury, déléguée permanente de la filière nucléaire
Photos : Alexis Jumeau/ABACA